parler de la maladie à nos enfants

Parler de la maladie à nos enfants

Nous avons pour habitude de beaucoup parler avec nos enfants, bien évidemment, avec des mots différents selon leur âge, selon leur sensibilité. Et parmi les sujets que nous abordons avec eux, il y a aussi la maladie.

Car nous cachons très peu nos émotions à nos bambins, nous ne savons pas leur mentir, avons beaucoup de mal à leur cacher des choses. Nous sommes très émotifs mon homme et moi, et lorsque quelque-chose nous perturbe ou nous angoisse, nos enfants le ressentent, les plus grands notamment nous questionnent.

Lorsque Mahélou a eu des gros soucis médicaux fin 2015 et que les médecins nous ont annoncé qu’elle pouvait mourir, mon homme n’a pas pu le cacher aux enfants, il pleurait beaucoup et nos loulous ne cessaient de poser des questions. Il nous aurait donc paru invraisemblable, impossible de ne pas leur expliquer la situation, de ne pas leur dire ce qui risquait d’arriver à leur petite sœur (tout s’est arrangée depuis rassurez-vous).

Dernièrement, nous avons appris que ma maman a un cancer du sein, et lorsqu’elle me l’a annoncé, j’étais dévastée, anéantie, terrifiée à l’idée que ce soit encore plus grave. Fort heureusement le mal ne s’est pas répandu ailleurs, mais j’ai mis plusieurs jours avant de digérer la nouvelle, j’ai beaucoup pleurer, parfois devant les enfants. Et nous avons dû leur annoncer. On s’est tous réunis dans le salon pour en discuter. Car oui, nous allons voir mes parents très bientôt et avec la chimio, ma maman a perdu tous ses cheveux, ce qui pourrait les déstabiliser si nous ne leur en parlions pas avant.

Alors nous en discutons avec eux, ma maman a envoyé une photo d’elle portant un foulard pour pouvoir préparer les enfants. Bien entendu ils nous posent beaucoup de questions, et c’est parfois difficile de leur répondre comme « pourquoi mamie l’a attrapé ? » , « Pourquoi maintenant et pas avant ? » , ou encore « Est ce que mamie va guérir ? ». Ils ne comprennent pas tous et ne réagissent pas de la même façon : l’une pleure et s’angoisse, ou rit en voyant le foulard de mamie sur sa tête, l’autre s’angoisse mais ne dit rien, ou s’inquiète et pose plein de questions. On tente donc de leur expliquer les choses le plus simplement possible, avec des images, des mots, des dessins, on essaye de les rassurer mais sans leur mentir, et on les écoute.

Les enfants sont plein de ressources, de bon sens, mais aussi de joie de vivre. Alors je pense qu’il vaut mieux parler de la maladie à nos enfants que de les laisser dans le doute et le mensonge.

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Ophélie de la Beaufour Family
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Comments

17 mars 2016 at 8 h 02 min

J’ai beaucoup de mal à leur verbaliser mes angoisses et pourtant, plus elles grandissent, plus c’est nécessaire. L’été dernier, elles m’ont vu beaucoup pleurer car mon grand-père si important pour moi était mourant. Quand j’ai appris la nouvelle de son décès par téléphone, Little 1 était à côté de moi. Je me suis effondrée et, à ma grande surprise, du haut de ses presque six ans, elle a su trouver des mots justes de réconfort.
Douces pensées pour toi Félie.



    17 mars 2016 at 8 h 27 min

    merçi Lise 😉 Oui c’est pas toujours évident mais on pense parfois à tort qu’ils sont trop petits, alors qu’au final à mon avis, il est préférable de leur dire les choses plutôt que de les laisser s’angoisser et s’imaginer toutes sortes de choses. Nos petits bouts ont une grande force en eux. Toutes mes condoléances pour ton papy lise 🙁



17 mars 2016 at 9 h 30 min

C’est tellement difficile de verbaliser ses sentiments mais je trouve nécessaire d’en parler pour rassurer ses enfants, d’une certaine façon. J’espère que ça ira bien pr ta maman et que ta fille est tirée d’affaire.



    17 mars 2016 at 9 h 51 min

    merci steph. Oui pour ma fille tout à bien fini, c’est derrière nous maintenant. Pour ma maman, ca prendra du temps mais on reste positif, elle surtout, c’est sa force, et on la soutient le plus possible. Mais oui en parler aux enfants les rassurent, ça leur évite des angoisses inutiles, même dans les pires moments. Et ils savent qu’ils ne sont pas seuls, on est là on souffre aussi mais on est ensemble et ça aide beaucoup.



17 mars 2016 at 15 h 39 min

Voilà clairement un sujet qu’il est difficile d’aborder (avec celui de la mort) : je crois qu’il faut rester sincère, tout en évitant d’en dire trop, juste le nécessaire mais cela reste clairement compliqué.



    17 mars 2016 at 16 h 57 min

    oui c’est difficile, selon la gravité de la maladie. Mais nous leur expliquons toujours la situation, sans rentrer dans tous les détails mais par contre si eux ont une question précise, nous y répondons au mieux



17 mars 2016 at 18 h 07 min

Ma chouchounette… Je suis de tout coeur avec toi… Tu as raison, il vaut mieux leur dire la vérité, car les enfants sont plus forts que l’on ne pense. Cela dit, je t’avoue être assez angoissée à l’idée de parler de la mort à Chucky, étant moi-même terrorisée vis à vis d’elle.. Bref, je t’admire toi et ta petite famille. <3



    17 mars 2016 at 22 h 33 min

    Merçi amandine, tu es un ange 😉 Tout ira bien j’en suis sûre mais on se doit de prévenir les enfants pour qu’ils ne soient pas choqués. On fait ainsi depuis qu’ils sont petits, c’est rare mais quand ça arrive, on leur explique au mieux, on ne leur cache rien, et on s’adapte en fonction de leurs questions, de leurs réactions, c’est pas toujours facile mais étrangement ils réagissent mieux je pense.Par contre oui ca leur donne quelques inquiétudes mais c’est surtout encore plus de compassion, de tendresse, il n’y a pas un jour qui passe où les 3 grand ne me demandent pas si j’ai eu mamie au téléphone et comment elle va.



17 mars 2016 at 18 h 51 min

Comme vous avez raison d’aborder sans fard tous les sujets, les enfants sont de toutes façons des éponges et sentent tout.
Nous ne savions pas que vous aviez eu peur à ce point pour votre Choupette. Et maintenant votre maman, c’est vraiment dur.
Quelle délicate attention de sa part d’avoir envoyé aux enfants une photo avec son foulard pour les préparer doucement. Nous lui souhaitons de tout coeur un complet rétablissement.



    17 mars 2016 at 22 h 35 min

    oui effectivement ils ressentent tout ce qui se passe, notre stress, nos émotions. Alors on le prépare au mieux, on leur explique simplement, parfois on pleure avec eux mais on reste tous positifs, d’ailleurs on a quelques idées de foulards sympas ou rigolos pour mamie 😉



18 mars 2016 at 8 h 44 min

Vous avez bien raison, c’est important leur en parler, simplement, mais parfois c’est pas simple de trouver les mots lorsque l’on est affecté…
Du courage, plein de pensées et bonnes choses pour votre famille.



    18 mars 2016 at 9 h 22 min

    oui c’est vrai, honnêtement lorsqu’on en discute avec eux, on en parle avant avec mon homme, on débrief sur qu’est ce qu’on dit ? qu’est ce qu’on dit pas ? les mots qu’on emploiera.
    Et de toute façon on se pose avec eux, dans le calme. Mais oui trouver les bons mots c’est compliqué, par exemple on emploie jamais le terme « mort », mais on parle plutôt de départ, même si notre petite BOUH (pas encore 3 ans) ne le comprend pas.



18 mars 2016 at 10 h 53 min

Je partage ton point de vue. J’ai moi même beaucoup souffert de non dit concernant la maladie de mon père ou du décès de la sœur de ma mère quand j’étais enfant.
Les enfants sont effectivement plein de ressources et seront une ressource qui aidera ta maman face à sa maladie.
Bon courage à elle et à vous.



21 mars 2016 at 22 h 24 min

Vous avez bien raison d’aborder cela avec eux. De toute façon, ils ressentent tout ce qu’on ressent, alors autant les aider à poser les bons mots sur ce qui se passe, plutôt que les laisser imaginer bien pire!
Courage à vous et à ta maman!



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