Cette césarienne que je ne redoutais pas, et pourtant

Comme vous le savez, mon dernier accouchement pour bébé Choupette a été déclenché car on savait que c’était un gros bébé et qu’il ne fallait pas attendre les 41 SA et j’ai finalement subi une césarienne.

Nous sommes donc arrivés à la mat vers 6h30 du matin et après un premier monito et un examen de mon col (encore très long)‚ la décision fut confirmée, ce sera pour commencer une capsule dans le vagin (ça prend 12 à 24 heures en temps normal) pour déclencher les premières grosses  contractions.

Mais vers midi‚ tout s’accélère, elles deviennent très fortes et régulières, puis toutes les 3 minutes dès 14 heures. Je sens Choupette pousser très fort pour sortir alors que la poche des eaux n’est pas rompue.

La sage-femme et le gynéco de garde me refont donc passer une écho vers 17h00 car quelque chose les tracasse et le verdict est sans appel : bébé est plus gros que prévu et ne passera jamais. Donc ce sera une césarienne, comme on s’y attendait un peu, mais en urgence.

Et me voilà préparée très vite, compte tenu des douleurs ressenties et de l’urgence, (je risque une rupture utérine mais nous n’en savions encore rien), emmenée au bloc en à peine 15 minutes, mais sans mon homme 🙁 .

17h30 , l’opération commence, je suis éveillée derrière ce grand drap bleu et les sensations ressenties sont étranges. Je me sens seule, loin de mon homme qui est contraint d’attendre à l’extérieur et je le vis mal pour lui, mais l’équipe médicale me rassure sans cesse, et me demande toutes les 3 minutes si tout va bien, si j’ai assez chaud ….

Tout se passe avec beaucoup de rapidité, c’est limite déconcertant lorsque l’on a connu que des accouchements par voie basse : choupette est née jeudi  à 18h05 , avec des difficultés à respirer qui font qu’à peine sortie de mon ventre je ne peux la voir et ne l’entend pas crier. C’est l’angoisse, les larmes montent alors même que j’aurais déjà dû embrasser ma princesse. Ma tension commence à grimper, j’entends l’infirmier le signaler à l’anesthésiste et je me sens partir dans un grand brouillard, puis tente de me reprendre et de souffler pour me détendre, je connais trop bien les risques.

Vers 18h20 je rencontre enfin ma Choupette, presque propre déjà et sans pleur mais elle va bien, la sage-femme m’explique qu’elle a eu des difficultés à respirer et à réagir pendant de longues minutes. J’ai encore du mal à réaliser sur le moment mais lui fait autant de bisous que je peux. Elle va maintenant aller passer une radio des poumons et différents examens, par précaution, avant de pouvoir retrouver son papa.

L’opération est terminée, on me place en salle de réveil. Je me sens mal, je veux voir ma fille. Les sage-femmes viennent me récupérer vers 19h45 pour regagner ma chambre, et retrouver mon homme et ma pitchoune.

Qui dit césarienne, dit que je ne pourrais quasiment pas m’occuper d’elle les 36 heures suivantes, je resterais totalement alitée avec une sonde urinaire, et ne pourrais lui donner que ses biberons, et l’admirer dans son berceau, rien d’autre. Et j’ai beau être transfusée d’antidouleurs et pas douillette, la cicatrice me fait un mal de chien, je ne peux pas bouger le bassin, ou me tourner légèrement, rien.

Le samedi midi on me propose d’essayer de me lever et là c’est pour moi le Graal, je vais non seulement enfin pouvoir prendre une douche (et oui) mais surtout pouvoir m’occuper de ma fille. Mais voilà, mes mouvements sont encore limitées, même si les soignants sont étonnés que je bouge aussi bien, ils m’aident à atteindre la salle de bain, me font la toilette assise sur une chaise, et je retourne au lit, épuisée et pleine de douleurs.

Les 48 heures suivantes resteront encore difficiles, j’aurais besoin d’aide pour changer sa couche, ne pourrait faire le bain en entier, rien que d’aller faire pipi sera une épreuve.

Les agrafes sont retirées le mardi matin, ma cicatrice a plusieurs hématomes, je suis multicolore. On m’autorise à sortir le même jour, avec des piqûres à faire tous les matins (contre la phlébite), 2 visites d’infirmière pour vérifier la cicatrisation et interdiction de porter mes grands monstres ou choses lourdes pendant 1 mois (risque d’éventration).

Je rentre donc avec notre princesse, 5 jours après cette césarienne, encore fébrile mais apaisée de retrouver mes 4 autres monstres et mon homme, dans notre maison, avec nos repères mais cette fois à 7 🙂

Après maintenant 12 jours, je dirais que je ne garderais pas un souvenir amer de cette césarienne, car elle était de toute façon inévitable vue l’urgence, mais pas un bon souvenir en tout cas. L’opération en elle même ne m’a pas gênée, mais plutôt ses conséquences, le fait d’être alitée, dépendante, la fatigue et les nombreuses douleurs, bien plus fortes que pour un accouchement par voie basse. J’avoue avoir du mal à comprendre les femmes qui demandent une césarienne de complaisance.

EDIT du 05/09/2018 : je suis actuellement enceinte de notre 6eme bebe, et je viens d’apprendre qu’a cause du risque de rupture utérine, j’aurais pu y rester. Et tout ça à cause du fait que l’equipe médicale n’a pas voulu écouter mes douleurs et prendre réellement en compte mes contractions. Ils ont trop tardé et notre mahélou en a souffert aussi ?

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Ophélie de la Beaufour Family
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Comments

24 novembre 2015 at 16 h 11 min

Et ben dit donc! Quelle aventure la naissance de ta choupette! Je te souhaite de récupérer la forme rapidement. Gros bisous et plein de bonheur dans cette nouvelle vie à sept!



24 novembre 2015 at 21 h 43 min

J’ai lu avec émotion ton article. Heureusement je savais que le dénouement était bon 🙂 Heureuse de vous savoir tous enfin réunis ! Plein de bonheur à ta jolie famille !



    25 novembre 2015 at 8 h 49 min

    Merci fanette, oui au final ca s’est bien passé, on doit mettre en place une surveillance pédiatrique pour choupette pour contrôler sa croissance, au cas où. Mais on est confiant, elle est bien éveillée et tient bien sa tête, on verra



Anne
25 novembre 2015 at 11 h 19 min

Je compatis de tout coeur et te souhaite de belles journées et années avec tes boutchous 😉

Ce qui m’interpelle c’est la non réaction de ta fille à la naissance. Elle n’a pas pu « faire sa naissance » ce qui peut provoquer dans son futur un mal-être émotionel et des colères.
Heureusement, si tu le prends tôt, tout peut se résoudre avec un bon osthéopathe qui lui fait revivre sa naissance (mouvement).
Et non, je ne suis pas osthéo, c’est pas une pub…juste je pense à l’enfant ….

Beaucoup de bonheur!
Anne



    25 novembre 2015 at 11 h 26 min

    Merçi anne 😉 Oui effectivement notre choupette a encore des examens médicaux à passer (jusque là ils ont tous été bons) et devra être suivie par un pédiatre. Pour l’osthéo je ne savais pas mais je vais voir ça, merçi pour l’info 🙂



25 novembre 2015 at 15 h 28 min

wouw sacrée expérience :s mine de je me dis que même si on a pas peur avant, au final la précipitation et les faits font qu’au final tout peut changer. bon comme on dit le principal est que toute la petite famille aille bien :):) même si forcément ça ne reste pas un beau souvenir



25 novembre 2015 at 19 h 35 min

Je compatis à ton histoire. J’ai accouché la semaine dernière par césarienne et ce n’était pas du tout prévu. Au bout de quelques heures de travail, à chaque contraction, le coeur de mon bébé battait de moins en moins vite et mon col était peu ouvert. la sage femme nous a donc annoncé qu’il fallait faire une césarienne pour que notre bébé s’en sorte bien.
Mon compagnon a pu m’accompagner au bloc (cela m’a beaucoup rassurée). Je comprends les sensations bizarres que tu as pu ressentir. En un quart d’heure, notre petit garçon est né. La sage femme a vérifié que tout allait bien, 5 min après mon compagnon faisait du peau à peau avec lui. moi j’ai dû attendre un peu avant de le revoir. ils m’ont enlevé la sonde dès le midi et m’ont fait marcher. mais les 1ers jours ont été difficiles pour me déplacer. j’allais en fauteuil roulant à la nurcerie (pour le bain) car elle était trop loin de ma chambre. Mon compagnon lui donnait le bain et le changeait car c’etait trop dur por moi de tenir debout. le 3ème jour j’ai eu un gros blues. Nous sommes rentrés au bout de 5 jours et qu’est qu’on est bien chez soi. Depuis, notre petit gars a bien repris du poids et notre moral va mieux.
Comme toi, je ne comprends pas les femmes qui choisissent la césarienne par confort car l’après opération est compliquée et désagréable pour le corps je trouve.
en tout cas, merci pour ton témoignage.
Bon courage et plein de bonheur à toi et à toute ta grande famille. je te souhaite le mieux pour ta petite fille !!
Marie



8 décembre 2015 at 20 h 12 min

Je comprend tout a fait ce que tu as ressenti. J’ai vécu une césarienne pour mon premier Lutins car le travail n’avançait plus depuis plus de 3h. Ce n’était pas une urgence puisque ni Petit Chou ni moi n’étions en danger mais c’était « la procédure ». Et je pense que c’est qui m’a le plus dérangé. Si comme toi cela avait été fait car il y avait une urgence je l’aurai mieux pris je pense. Pour tout dire, cela fait 3 ans et je l’ai encore en travers.
Pour ma 2eme grossesse, je me suis battue et j’ai pu (en ayant changer d’hôpital) accoucher par voies naturelles. Le travail a été déclenché (pour la même cause que toi) 15j avant le terme et grâce à cela j’ai pu connaitre un accouchement « normal ». Heureusement qu’on l’a déclenché car il faisait 4kg320 à J-15, il en aurait fait pratiquement 5kg à J-0.
Et sur ce point je suis tout a fait d’accord avec toi, les douleurs post césarienne sont bien pires que les douleurs post accouchement naturel (et cela malgré un episio et une déchirure!)

En tout cas je vous souhaite plein de bonheur dans votre nouvelle vie tous ensemble.



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